1922 – 1952

   Nous sommes en 1922. Pierre Desnoyers, enfant du siècle, âgé de 22 ans, décide avec quelques amis musiciens de se réunir pour former un groupe musical avec comme objectif d’animer le carnaval de Limoges, un de ces défilés d’après-guerre trop triste à leur grès.

 

En 1923, le groupe effectue sa première sortie extra muros au Comice agricole organisé à Saint-Léonard. Les répétitions se déroulent régulièrement et l’on descend de Louyat, des Tuilières ou de Vanteaux par tous les temps.
En 1926, la fanfare étend son rayon d’action hors du département, à Lanouaille en Dordogne. L’année suivante, elle se dote d’un siège officiel, rue du Général du Bessol, au bar du Petit Paris. On dit même que les clients n’hésitaient pas, pendant la répétition, à offrir la tournée de temps à autres (Honni soit qui mal y pense!!!). Au fil des années, les sorties se font plus nombreuses et souvent hors du département.
L’année 1930 marque une étape importante avec l’apparition d’un début d’uniformisation dans la tenue, né de l’imagination du père de P. Desnoyer, tailleur de son état. Ce n’est qu’en 1932-1933 que la tenue officielle, très proche de celle que nous connaissons aujourd’hui, fait des Gueules Sèches l’une des premières fanfares de France ainsi costumées.
En 1939, la fanfare suit le bar du Petit Paris qui s’installe avenue Garibaldi et devient hôtel du Petit Paris. Hélas,la guerre vient interrompre l’activité de la fanfare qui était en pleine expansion. Ceux qui restent à Limoges organisent des représentations théâtrales au profit des prisonniers qui recevaient ainsi des colis de temps en temps.

1945: les limougeauds fêtent la Libération et, à leur grande surprise, voient défiler, en tenue, les Gueules Sèches dans les rues de Limoges. la fanfare reprend peu à peu ses activités. C’est l’époque où, la répétition terminée, il faut plier les pupitres et remettre en place tables et chaises.

1947, les Gueules Sèches fêtent leur 25ème anniversaire. On pouvait lire sous la plume d’Alie Alquier dans les journaux de l’époque: ” Il ne s’agit ni d’une bande de “durs à cuire”, ni d’une association de malfaiteurs publics, pas davantage de partisans attardés de la prohibition. A quoi bon les présenter d’ailleurs, puisque tout le monde les connait à Limoges! Qui n’a pas vu défiler les gibus à plumets des pittoresques “Gueules Sèches”, etc.”

Le 14 juillet 1951 restera, dans le mémoire de tous les anciens, un moment pénible de la vie de la fanfare. Ce matin-là, dans l’ambiance que l’on devine, le car de la “C.D.H.V”, la régie de l’époque, conduisait la fanfare vers ce qui devait être un week-end aux Sables-d’Olonne. Au carrefour des Maisons-Blanches, une collision avec un autre car faisait de nombreux blessés, certains très gravement touchés.

L’activité reprenait cependant très rapidement et la fanfare, affirmant encore sa notoriété pour aboutir, en 1962, au premier voyage hors de nos frontières, à Oviédo, en Espagne, où nos musiciens se taillèrent un franc succès et firent moissons de souvenirs et anectodes savoureuses. Demandez aux anciens de vous raconter, ils sont intarissables !!!

Cette année-là, qui marquait le 40ème anniversaire de la fanfare, Limoges remportait grâce aux Gueules Sèches, le grand jeu des villes de France face à Lille et Strasbourg. Que de chemin parcouru depuis l’époque des bidons et des couvercles à confiture !!!

Les années passent, les Gueules Sèches sont toujours solides et fêtent en 1972 le 50ème anniversaire dans un Palais des expositions trop exigu pour accueillir les “fans” d’Antoine et les amis des Gueules Sèches.