Aux baguettes des Gueules Sèches depuis quatre ans, le président Alain Bletterie prépare, en fanfare, les 90 ans de cet orphéon qui s’est formé pour le Carnaval de 1922.

 

” Nous organisons une soirée dansante le 3 mars pour fêter les 90 ans des Gueules Sèches… “. (Photo © Yves Dussuchaud)

Info. Comment avez-vous intégré la fanfare ?
Alain Bletterie. Je suis arrivé aux Gueules Sèches en 1997 par l’intermédiaire de son école de musique car je voulais jouer de la clarinette. La fanfare avait une certaine réputation, cela m’a attiré. Finalement je suis revenu à la trompette, l’instrument de mes premières amours. J’ai commencé la musique à 5 ans avant de savoir lire et écrire, je déchiffrais les notes. J’ai fait quatre ans de solfège sans toucher un instrument, on apprenait comme cela en 1965 et j’ai appris la trompette. Plus tard j’ai joué dans des groupes locaux et harmonies, j’ai arrêté la musique dix ans pour raison professionnelle avant de recommencer. D’abord élu secrétaire puis président délégué, j’ai succédé au président Jean-Marc Chabrely en 2008.

 

I. Dans quelles circonstances sont nées les Gueules Sèches ?
A. L. La fanfare a été créée pour le Carnaval de 1922 par Pierre Desnoyers et ses amis. Elle devait être éphémère. Comme ces musiciens étaient très bons, ils ont été redemandés. L’année 1930 marque une étape avec un début d’uniformisation de la tenue, née de l’imagination du père de Pierre qui était tailleur. Elle est très proche de celle d’aujourd’hui.

I. D’où vient ce nom ?
A. L. Il rend hommage à leurs copains Poilus tombés aux champs de batailles, aux gueules cassées qui avaient souffert de la guerre et voulaient profiter de la vie. Au début les musiciens répétaient dans des bars, faute d’un local, et des clients payaient parfois la tournée.

I. Parvenez-vous à attirer les jeunes ?
A. L. C’est difficile, les jeunes sont sollicités par ailleurs, mais ceux qui rentrent ne repartent pas. L’école de musique compte 35 élèves de 7 à 77 ans. Sept professeurs indépendants diplômés du Conservatoire dispensent les cours. L’objectif est de former les jeunes afin qu’ils intègrent la fanfare, le plus jeune est entré à 11 ans. Ils participent aux déplacements en France et à l’étranger. La fanfare compte 55 musiciens, un effectif stable, la moyenne d’âge est inférieure à 40 ans et un tiers sont des filles. Le public peut assister à nos répétitions le jeudi soir.

I. Quels seront les temps forts de l’anniversaire ?
A. L. La veille du Carnaval nous organisons une soirée dansante à Buxerolles le 3 mars à 19 h, avec apéritif musical animé par les harmonies de Cholet et Stuttgart (Réservations jusqu’au 29 février à l’Office de Tourisme ou sur www.gueules-seches.com). On fermera le défilé carnavalesque et un char spécial 90 ans a été fabriqué par les organisateurs.

I. L’année sera jalonnée d’autres rendez-vous…
A. L. Une exposition au Pavillon du Verdurier, du 6 au 15 avril, retracera notre histoire avec présentation d’instruments, photos, tenues… Nous espérons accueillir des scolaires. Nous participerons au Festival de Sofiok (Hongrie) du 25 juin au 4 juillet puis au Salon du dessin de presse de Saint-Just-le-Martel avec des affiches, et pour la deuxième fois au Festival Eclats d’Email, le 18 novembre à Jean-Moulin, en accompagnant des musiciens professionnels sur des thèmes jazzy latino. L’anniversaire se terminera le 2 décembre par la Sainte Cécile à l’église Saint-Michel-des-Lions, une tradition bien ancrée dans notre région.

I. Un dernier mot ?
A. L. Depuis 1922 les fondateurs ont créé ce que les génies de la sociologie appelleraient aujourd’hui un réseau social ! Nous n’avons pas attendu les nouvelles technologies. On espère être là pour les 100 ans, on y travaille déjà pour que cet événement soit plus conséquent encore.
Propos recueillis par
Corinne Mérigaud

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